SCADA vs SME : 7 différences essentielles

SCADA vs SGE : 7 différences essentielles

Pour débuter un projet de rendement énergétique, il faut choisir le système que l’on souhaite mettre en place. Sans doute avez-vous rencontré les termes SCADA (Système de contrôle et d’acquisition de données) et SGE (Système de Gestion de l’Énergie).  

Pour ceux qui ne sont pas familiers avec les systèmes de gestion de l’énergie, il est nécessaire de comprendre la différence et de déterminer lequel est le plus adapté au projet. Dans un précédent article de blog (version anglaise uniquement pour l’instant), nous avons défini ce que sont SCADA et SGE. Dans cet article, nous expliquons leurs différences, les considérations essentielles pour votre projet énergétique et aussi la manière dont ils peuvent fonctionner ensemble.

Imaginons le scénario suivant. Vous travaillez avec une ESCO (Energy Service Company Outsourcing) – Entreprise de Services –  et vous avez pour mission d’améliorer le rendement énergétique d’un nouveau client, une usine de jus de fruits. Ils se démènent pour demeurer compétitifs et ont l’obligation de diminuer leurs coûts. Votre challenge est de réduire les coûts d’énergie de 30 % la première année.

Les clients veulent savoir s’ils doivent installer un SCADA ou un SGE. Que dites-vous ?  

Les systèmes de télésurveillance et acquisition de données (SCADA) servent fondamentalement à contrôler la production en usine. Ceux-ci ont commencé à être utilisés dans les années 1970, en tant qu’évolution de l’automatisation industrielle, permettant l’utilisation de capteurs et de vérins interconnectés, dont on peut voir le statut depuis un centre de contrôle. Un système de gestion de l’énergie (SGE) suit les données énergétiques et optimise l’utilisation de l’énergie.

DEXMA guide: Choisissez le meilleur SGE pour votre projet

SCADA vs SGE : 7 différences essentielles

1. Hébergement (sur site ou cloud)

Un SCADA est une solution sur site, ce qui signifie que toutes les commandes et la sauvegarde des données ont lieu sur un serveur physique.

Un SGE fonctionne avec le cloud (nuage), ce qui signifie que toutes les données, programmes et commandes sont sauvegardés et accessibles via Internet, depuis n’importe quel ordinateur.  

Les avantages d’un SGE fonctionnant avec le cloud par rapport à un système sur site, sont l’accessibilité, la flexibilité et la commodité. Pouvoir accéder au système et le gérer à distance depuis n’importe quel endroit rend les procédures plus efficaces et permet de réagir rapidement aux incidents. De plus, ce qui est important pour des entreprises avec plusieurs sites ou immeubles, un sge permet de suivre et de gérer les données énergétiques de toutes les installations depuis une plate-forme en ligne unique, à partir des relevés des compteurs installés dans tous les bâtiments. Avec un système SCADA, il est possible de relever les données qu’à partir du site dans lequel il est installé, et si le matériel est connecté au réseau local. Pour une entreprise comptant plusieurs sites, l’installation d’un SCADA dans chaque usine coûterait très cher.

La sécurité et la confidentialité des données constituent l’un des problèmes les plus courants de l’informatique avec le cloud. En effet, le fait de disposer de données sur Internet signifie qu’elles peuvent être consultées par le fournisseur de services et risquent donc d’être exposées aux pirates informatiques. Mais parfois, l’installation d’un système sur site procure un faux sentiment de sécurité : si un pirate informatique peut contourner la sécurité des serveurs de Google et d’Amazon, ne pourrait-il pas accéder aussi facilement à des données sur un serveur physique ? Les données ne sont pas plus protégées que les protocoles de sécurité, que ce soit dans le cloud ou pas. Par conséquent, il est essentiel de veiller à ce que le fournisseur SGE dispose de systèmes de protection rigoureux et d’une politique de confidentialité transparente. La propriété intellectuelle des données est également un élément à prendre en compte lors du choix d’un fournisseur. (Pour plus d’information, consultez les dix questions à poser à un fournisseur SGE).

Avec le cloud computing (informatique en nuage), les règles et réglementations des pays dans lesquels on évolue sont parmi les éléments à garder à l’esprit. Il en est de même avec toutes les restrictions relatives à l’accès ou au stockage de données dans le cloud, en particulier d’informations sensibles, telles que des données gouvernementales. En mars et avril 2018, le gouvernement chinois a mis fin au stockage en nuage, dans le cadre d’une répression du contenu numérique et a rédigé une loi sur la cybersécurité comportant des dispositions spécifiques pour le traitement et le stockage de données.

Pour approfondir ce sujet, consultez l’article (en anglais) Cloud ou Sur site : Démystifier les mythes SaaS.

2. Mise en service

La mise en service d’un système SCADA nécessite une installation complexe sur site et un consultant spécialisé en début du projet.

Le processus de configuration d’un SGE est beaucoup plus simple. Cela implique un spécialiste en énergie qui configure le système avec les sources de données. Les relevés d’énergie peuvent apparaître sur la plate-forme en moins de 48 heures.

3. Historique des données

SCADA suit les données en temps réel, jusqu’à plusieurs relevés par seconde. Cela signifie des volumes de données conséquents, ne pouvant être tous stockés sur le serveur physique. Par conséquent, on n’obtient que des données récentes plutôt que des historiques de données remontant loin dans le temps.

Avec un SGE, les relevés sont moins fréquents (avec DEXMA, toutes les 15 minutes). Cela permet de stocker beaucoup plus d’historiques de données (illimités, pour tous les sites), tout en offrant une précision suffisante pour pouvoir comprendre les tendances de consommation d’énergie et prendre des décisions éclairées.

4. Matériel

Un SCADA ne peut fonctionner qu’avec un nombre limité de périphériques, généralement ceux disponibles auprès de l’usine SCADA.

Avec un SGE, on a davantage de flexibilité. Les systèmes SGE sont configurables pour fonctionner avec un nombre illimité de périphériques matériels, modèles et solutions (tels que DEXMA, qui est indépendant du matériel). Un SCADA convient parfaitement si on ne souhaite travailler qu’avec un seul périphérique dans un proche avenir. Néanmoins, si on souhaite tirer le meilleur parti des nouveaux développements sur le marché, un SGE donne la possibilité de choisir son périphérique matériel en fonction de ses besoins.

5. Outils d’analyse énergétique

Avec un SCADA, on voit des données en temps réel, mais on ne dispose pas d’outils d’analyse.

Un SGE inclut une panoplie d’outils qui permettent d’analyser des données énergétiques, de suivre la consommation d’énergie au fil du temps dans plusieurs usines, étages, etc. Grâce à un SGE, il est possible d’appliquer des tarifs permettant de convertir l’énergie en coûts ou en émissions de CO² pour des rapports détaillés. Cela permet d’appréhender la consommation énergétique afin de permettre de meilleures prises de décisions dans ce domaine. Un SGE tire profit de mises à jour sur les développements en cours. Néanmoins, avec un SCADA toute personnalisation supplémentaire, tel que l’ajout de nouvelles fonctionnalités, entraîne des frais.

6. Utilisation

Les SCADA sont généralement utilisés pour contrôler les procédures de production industrielle ; par exemple, dans la fabrication ou les infrastructures. On l’utilise pour suivre et contrôler des processus, par exemple des températures, la pression atmosphérique, des lignes de production. Les SGE sont utilisés pour suivre, analyser et comprendre la consommation d’énergie dans les usines, afin de prendre des mesures pour améliorer l’efficacité énergétique.

7. Coût

Les systèmes sur site nécessitent davantage d’installation, d’entretien et d’assistance que les systèmes basés dans le cloud, entraînant donc des coûts totaux plus élevés (à partir de 100 K€ par projet). Un SGE nécessite des investissements initiaux, par exemple du matériel ; on paye ensuite des frais mensuels qui varient en fonction des besoins. Avec un SGE, on réduit par dix le risque lié à l’investissement, car il n’est pas nécessaire de supporter le coût élevé d’une licence. L’avantage majeur d’un modèle SaaS est que l’on ne paye que ce que l’on utilise.  

Guide DEXMA: Choisir le SGE qui vous convient

Comment intégrer un SCADA à un SGE

Revenons à notre scénario. Vous visitez le siège social de l’usine de jus de fruits, et vous découvrez qu’ils ont déjà un SCADA installé. Le SCADA ne vous fournit pas suffisamment de données ou d’options d’analyse pour que vous puissiez prendre des décisions énergétiques en toute confiance et ainsi atteindre l’objectif de 30 % d’économie d’énergie. Pourtant, vous voulez utiliser le système déjà en place et éviter de doubler les coûts. Que faites-vous?

Bonne nouvelle ! La mise en place d’un système SCADA signifie qu’au cours de l’installation, les compteurs, capteurs et sondes auront déjà été installés. Cela signifie que vous avez déjà accès à un matériel coûteux qui va lire des données précieuses. Vous n’aurez donc pas besoin d’acheter du matériel supplémentaire pour votre projet, il vous suffira uniquement d’intégrer le SCADA au nouveau SGE.

La façon la plus simple d’intégrer un SCADA à un EMS est de lui demander d’envoyer régulièrement des données par e-mail (avec le fichier joint) ou de les télécharger sur un serveur FTP. Dès lors, le SGE (ou EMS en anglais) prend le relais et accède au courriel ou au FTP pour interpréter et traiter les données et les ajouter à la base de données. Cela peut paraître compliqué au premier abord, mais chez DEXMA nous le faisons souvent pour nos clients et avec notre architecture intelligente, le processus d’intégration prend moins de 5 minutes. DEXMA offre déjà une liste de SCADA et de BMS compatibles, dont Siemens Desigo, Schneider StruxureWare, Trend et Wonderware (voir la liste complète).  

La morale de l’histoire…

Pour résumer, si votre client à l’usine de jus de fruits cherche à contrôler le processus de production (lignes de production, températures, flux massiques, machines, etc.), alors un SGE ne sera d’aucune utilité. Il aura besoin d’un SCADA pour pouvoir gérer ces processus complexes. Cependant, si le client contrôle déjà le processus de production et n’est intéressé que par l’énergie – faire des économies d’énergie – Un SGE (ou SME) sera nécessaire afin d’analyser les données énergétiques, détecter les inefficacités, économiser l’énergie et vérifier ces économies par rapport aux objectifs. Un SCADA ne possède pas ces caractéristiques.

Les deux systèmes assurent la même fonction (automatisation des processus à l’aide de systèmes assistés par ordinateur), mais pour des usages très différents. Les deux peuvent cependant se compléter à la perfection. Dans de nombreux projets qui ont déjà un SCADA, la connexion à un SGE offrira un nouveau niveau de fonctionnalités et d’intelligence pour la gestion de l’énergie. Le SCADA est le « maître du contrôle » qui assure le bon déroulement des opérations, tandis que l’EMS (SME ou SGE) est le « gardien de l’énergie » qui parle avec le SCADA, surveille l’énergie et veille à ce qu’aucune fuite ne se produise inutilement.

Maintenant que vous savez en quoi consistent ces systèmes, il est temps de décider lequel est le mieux adapté à votre défi d’efficacité énergétique. Si vous voulez avoir une idée plus claire de ce à quoi ressemble un SGE en action, testez dès maintenant le gestionnaire d’énergie DEXMA. Accédez à la démo gratuite ici.


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